La journée des crocodiles.
- USA Mon amour
- 28 juil.
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 juil.

Réveil à 7h du matin et miracle, on a super bien dormi malgré notre arrivée tardive hier soir.
L'hôtel était un vrai cocon de confort.
Mais l'instant douceur est vite remplacé par une dure réalité : plus un seul sous-vêtement propre à l'horizon. Et comme c'est notre dernier hôtel avec une laverie, nous n'avons pas le choix : il faut agir.
C'est donc les yeux encore collés et l'âme encore endormie que je pars en mission, sac de linge sale sous le bras, arpentant les couloirs silencieux de l'hôtel à la recherche de la laverie.
Arrivée à destination quelques étages plus bas, je lance l'opération. Une heure de lavage, séchage, pliage. Le tout avant même d'avoir avalé un jus de fruit. L'héroïsme, le vrai.
Ce genre de moment, dans la vie normale, serait maudit. Mais en roadtrip ? C'est presque poétique. On se surprend à trouver ça charmant. C'est souvent ça la magie de la route : transformer une corvée en anecdote mignonne à raconter.
Nous partons enfin prendre le petit-dèj, super lui aussi et on les aperçoit, ce petit couple de retraités, qui mangent en silence, avec cette tendresse tranquille et ce rythme doux des gens qui ont passé une vie ensemble et qui savent exactement combien de sucre l'autre met dans son café.
On se prend à rêver d'être encore comme eux à leur âge, dans un hôtel au bord de la route que l'on aura rejoint la veille avant de découvrir une autre ville au petit matin.

Nous partons ensuite rejoindre notre meilleur ami Walmart pour se prendre un pique-nique pour le midi car nous ne savons pas où nous serons, mais vu la route d'hier soir, il me semble plus judicieux de prévoir.

C'est ensuite l'occasion de mettre le cap sur le célèbre Naples Pier. Comme tu le sais sûrement, l'Ouragan Ian de 2022 a emporté avec lui une bonne partie du ponton. La reconstruction est toujours en cours et c'est un projet qui coûte plusieurs dizaines de millions de dollars.
Même fermé, le charme opère toujours.







À environ trente minutes de route du Naples Pier, se trouve Marco Island. Un vrai terrain de jeu pour les amateurs de villas luxueuses.
Le quartier est bordé de résidences dignes de catalogues, impeccablement entretenues avec des pelouses parfaites.










Nous nous rendons ici car Anthony aimerait voir la maison d'Eminem. Oui, encore une autre. Après être allés devant toutes ses maisons actuelles ou anciennes à Detroit, dans le Michigan, nous voilà aujourd'hui devant sa maison de vacances en Floride.
Pas sûr qu'il s'y rende lui, souvent, mais en tout cas, c'est une demeure où vient régulièrement ses filles et son frère.
La maison n'est pas la plus moderne, mais elle en impose, surtout avec son énorme toboggan aquatique intérieur, visible à travers les grandes fenêtres.







Reprenons la route.


Désormais, nous nous enfonçons un peu plus dans le vrai Far West Floridien : la loop Road. Cette fameuse piste de 38 kilomètres qui borde le parc national des Everglades, là où les moustiques sont plus costauds que des motards texans, là où l'on croise plus de reptiles que d'humains.
Et là, comment dire ... on s'est éclaté ! Ah et au fait : voici en photo, de jour, la route que nous avons parcouru hier dans la nuit après le match, et qui nous faisait un peu flipper. Comme ça, tu te rends bien compte 😂






Nous nous engageons donc sur la loop road et nous roulons au pas.
Et tout commence en réalité ici. On roule si lentement que nous pouvons faire un vrai documentaire animalier maison avec tous les oiseaux que nous croisons. Nous avons les yeux rivés sur chaque buisson. Et là, un petit renfoncement sur le bord de la route, au dessus du ruisseau. Petite blague, je propose que l'on s'arrête faire pipi ici. Ahah, trop drôle, on s'imagine déjà l'alligator qui jaillit à ce moment là.
Et BAM. Prémonition.
Anthony pile la voiture, pousse un cri, regarde le rétro, les yeux écarquillés. Je me retourne.
Et là, derrière la voiture, un alligator. Pas en train de bronzer peinard. Non. En train de marcher vers nous.






Il sortait exactement du renfoncement que nous venions de pointer du doigt deux minutes plus tôt. Le truc fait déjà la taille d'un canoë mais Anthony me l'affirme "ça, c'est un bébé" !
À partit de là, la piste devient un défilé d'alligators non-stop. Certains immobiles, d'autres qui traversent la route du genre "Salut les touristes, bienvenue chez moi !".
Nous voyons aussi des tortues si grosses qu'on croirait qu'elles ont connu les Mayas, de magnifiques Anhingas, des buses, des hérons, des serpents ...
Et tout ça ...gratuit. Pas besoin d'aéroglisseur et de show de crocodiles pour touristes. Rien que la vraie nature et franchement, nous vivons l'un des plus beaux moments de notre roadtrip.















Nous n'avons même pas vu l'heure tourner tellement ce moment était magique. Nous sommes déjà en milieu d'après-midi et nous n'avons toujours pas mangé.
C'est donc sur le parking d'un walmart de la ville de Kendall que nous faisons une pause qui nous permet aussi de nous rendre aux toilettes en toute sécurité 😂.
Désormais nous entrons dans le GPS notre prochaine destination : le parc des Everglades. À peine la touche "y aller" activée, boum, une pluie diluvienne débarque de nulle part, une alerte d'orages violents retentit et une ambiance de fin du monde plane au dessus de nos têtes.
Flashback : notre premier voyage en Floride en 2016. Nous étions plus jeunes de quasi une décennie et prêts à explorer le légendaire parc des Everglades. Mais c'était sans compter sur une tempête digne d'un épisode final de la série Lost. Pas grave, on s'est dit à l'époque que ce serait l'occasion de revenir.
Alors sommes nous maudits par ce parc ? En tout cas, il semble vouloir nous fuir.
Mais pas question d'abandonner. On garde espoir comme Britney en 2007, on prend la route sous la pluie torrentielle et un ciel bien noir, prêts à affronter la malédiction.
Et là, comme un miracle, dame nature se met sur pause au moment où nous franchissons le panneau d'entrée.

Je prends le volant. OUI. À nouveau. Moi qui n'avais pas conduit depuis la saison 6 de Secret Story, à l'époque où Nadège et Thomas nous cassaient la tête tous les soirs, autant dire que mes réflexes étaient parfaitement adaptés à cette ligne droite en boîte automatique.
Allez, direction le coeur du parc. On paie l'entrée avec l'espoir d'arriver à faire au moins une balade sans que la pluie ne revienne.


Nous arrivons sur le Aningha Trail. Sentier mythique des Everglades, où les oiseaux viennent taper la pause et où les alligators se la coulent douce.
Est-ce que la malédiction est levée ?


Le sentier débute tout en douceur. Nous sommes sur un ponton sécurisé tout le long. Nous recroisons une famille de français rencontrée plus tôt sur la Loop Road. La maman me lance en rigolant "On fait le même road trip je crois !".







Les couleurs autour de nous sont superbes, la végétation est sublime et moi je suis heureuse de pouvoir enfin fouler ce parc.
Côté faune, le trail ne fait pas le poids à côté de la Loop Road évidement mais on a le droit à de superbes espèces d'oiseaux, d'insectes, de papillons et quelques alligators timides.









On remonte dans la voiture, mais le ciel n'a pas dit son dernier mot Il s'assombrit d'un coup, comme s'il voulait nous dire "je vous ai laissé 1h de répit, vous avez eu votre parc, maintenant rentrez chez vous".
La lumière devient spéciale, les visiteurs quittent le parc.
Au bord de la route, plusieurs chasseurs d'orages s'installent et patientent. Tranquilles, concentrés. Pour eux la foudre est un événement mondain à ne pas rater.
Ils nous donnent envie d'attendre un peu nous aussi, de voir ce spectacle que l'on attire tant, plutôt que de le fuir. Et ce fut magnifique.




Le retour (car oui, après ça on est rentrés, faut pas pousser non plus) se fait sous un orage violent.
On roule au ralenti, les essuie-glaces s'essouflent, on s'arrête parfois car on ne voit plus rien. La route devient floue, tout est inondé. Les autres voitures avancent comme nous, toutes en warning.
À l'intérieur de l'habitacle, on ne s'entend plus parler tellement la pluie nous fracasse.
Ce soir, nous dormons à Florida City et pour les deux prochaines nuits (ce sera donc notre dernier hôtel), au Quality Inn que nous avons eu à 155,04 € les deux nuits après une réduction de 105€ obtenus en gagnant une nuit gratuite chez hotels.com.
L'évacuation des gouttières rivalise avec les chutes du Niagara. Le débit est fou.
On est trempés rien qu'en rejoignant l'accueil pour le Check-in mais c'est sans doute ça, l'expérience Everglades. Un mix entre exploration tropicale et simulateur de fin du monde. En tout cas ce sera définitivement la notre, d'expérience.

Nous attendons une petite heure que le temps se calme dehors pour ressortir dîner.
Nevea a hâte de gouter Raising Cane's, encore un truc qui fait le buzz et qu'elle avait ajouté à sa liste.

Pour nous les darons, ce sera un nouveau Panda Express végétarien 🌱.
Nous nous couchons avec l'espoir que la journée de demain soit plus clémente pour aller découvrir les Keys.
Aujourd'hui nous avons parcouru 300km.

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